L'histoire de l'aviron

L’Aviron en quelques dates…

Loin de nous l’ambition de faire un cours d’histoire approfondi sur l’Aviron… Mais il n’est pas inutile de rappeler que notre sport est loin d’être nouveau et que sa pratique précède la plupart des autres sports olympiques de l’histoire moderne. Bien avant J-C : on pratiquait déjà l’aviron… mais en tant que moyen de transport ! Et oui, l’aviron existe déjà dans les civilisations antiques d’Egypte, de Rome et de Grèce… mais ce n’est pas encore un sport. On l’utilise surtout comme moyen de transport

En témoignent les innombrables scènes de navigation que l’on peut, par exemple, contempler dans les monuments de l'Égypte. Notons également que sous l’empire romain, des joutes à rames sont organisées sur les eaux de la mer Tyrrhénéenne au cours desquelles se confrontent les galères romaines…

XVIII ème siècle : naissance du « rowing » en Angleterre.

Le rowing devient un véritable sport dans l’Angleterre victorienne. Il est à l’origine de la version moderne de l’Aviron. La première course a lieu en août 1715, à Londres, à l'occasion du premier anniversaire de l'avènement au trône de Georges 1er. Elle se renouvelera tous les ans à pareille date entre London Bridge et Chelsea. XIX ème siècle : développement de l’Aviron en Angleterre et en France En Angleterre : les hautes écoles britanniques incluent l'aviron dans leurs programmes. L’aviron devient alors un sport prestigieux réservé à une élite. (Notons que les ouvriers et travailleurs manuels sont à cette époque exclus des compétitions).

- 1828 : première confrontation sur une distance de 6 km 838 entre les deux universités d’Oxford et de Cambridge (bateaux de 8 rameurs avec barreur)

- 1852 : première confrontation entre Yale et Harvard dans le New Hampshire, sur le lac Winnipesaukee.

En France : le canotage se développe dans les années 1830-1840.

Il se pratique en tant que loisir mais également en tant que sport. Des courses à virage organisées en mer et en rivière sont à cette époque des spectacles populaires qui donnent lieu à des paris mutuels et à des récompenses pour les vainqueurs.
Mais le canotage est victime d’une mauvaise réputation, car les français confondent plusieurs types de canotage :
- le canotage romantique pour les amoureux de nature et de grand air,
- le canotage prétexte à la fête et au libertinage,
- le canotage sérieux, celui des rameurs respectables issus de l'aristocratie et des classes libérales, qui donnera naissance au mouvement sportif de l’aviron.

Pour remédier à cela, est créée en 1853 la Société des régates parisiennes (SRP) dans le but :
- d’encourager le goût des courses nautiques, par l’organisation de régates (création notamment du championnat de la Seine en skiff),
- de parrainer la création de sociétés en province (il s’en créera trente jusqu'en 1869),
- de discipliner le canotage en interdisant les femmes dans les embarcations…
Malgré tout, le canotage conserve sa mauvaise réputation, ce qui conduit les pratiquants de ce sport à s’intéresser au rowing anglais, beaucoup plus prestigieux.

En 1853 est donc créé le Rowing club de Paris (RCP), qui existe toujours aujourd’hui (www.rowing-club.fr).En 1867, les pouvoirs publics confièrent à la SRP et au RCP l’organisation des régates de l’Exposition universelle de Paris.
Paris devient alors la capitale de l’aviron !

1890 : naissance de la FFSA, Fédération Française des sociétés d’aviron.

L’essor du mouvement sportif et associatif qui s’est manifesté après la défaite de 1870 profite à l'aviron :
- 50 sociétés sportives sont fondées entre 1872 à 1882. L’aviron est l’un des sports pratiqués, au même titre que le tir, l’escrime, la gymnastique, le rugby, le football, le tennis…
- Progressivement, les clubs d’aviron de province se regroupent en fédérations régionales et l’Union des Sociétés d’aviron de France (USAF) est créée en 1882.

1892 : naissance de la FISA, Fédération internationale des sociétés d’aviron

La Belgique, l'Italie, la Suisse et la France fondent la FISA, Fédération internationale des sociétés d'aviron et créent des championnats d'Europe pour contrer les régates royales de Henley, considérées à l’époque comme le « nec plus ultra » de l’aviron, mais réservées à une élite.

Les principaux champions français de cette époque sont des rameurs en solitaire ou en double. Il est effectivement difficile de rivaliser avec des équipes anglaises qui puisent leurs athlètes dans le vivier des grandes écoles et universités prestigieuses.
Les équipes mixtes françaises, composées des meilleurs rameurs sont rares, car aucun congé spécial ne permet aux athlètes de se regrouper pour s'entraîner ensemble. Elles remportent pourtant quelques victoires éclatantes comme le titre de champion d'Europe en huit avec barreur en 1931.

1960 : nomination de Pierre Sauvestre aux fonctions de Directeur de l’équipe de France

Il a l’idée de regrouper en stages les meilleurs rameurs du pays pour former des équipages nationaux, notamment le huit français composé d’éléments de 7 clubs différents. Révolutionnaire pour l’époque !

1900 : l’aviron figure au programme des jeux olympiques

Les épreuves de 1896 ont été annulées pour cause d’intempérie. C’est donc en 1900 que l’on voit arriver l’aviron comme discipline olympique. A noter : jusqu’en 1976, seuls les rameurs masculins seront autorisés à participer à cet événement ! Les catégories « poids légers » feront quant à elles leur apparition en 1996.

1962 : premiers championnats du monde

A Lucerne, en septembre 1962, les rameurs français (René Duhamel et Bernard Monnereau) ramènent une médaille d'or, deux médailles d'argent et une de bronze, plaçant ainsi la France aux côtés des grandes puissances de l'aviron que sont l'Allemagne, l’URSS et les USA.

C’est la gloire… mais cela ne durera malheureusement pas ! Jusqu’au début des années 1990, l’aviron occidental se heurtera à la domination des rameurs de l’est.

Années 1960- 1970 : engagement massif de l’Etat français dans le domaine du sport

L’aviron, comme les autres sports profite de cet effort. La FFSA a désormais les moyens de former des athètes de haut niveau.
Le Bataillon de Joinville et l'INS (Institut National des Sports, ex INSEP) accueillent les rameurs sélectionnés pour effectuer leur service militaire et leurs études.

Dans le même temps, une véritable révolution s’opère : les clubs d’aviron s’ouvrent aux écoliers et leur délivrent des brevets de rameur scolaire.
La Fédération encourage par ailleurs l'initiation des adolescents en subventionnant l'équipement des clubs ou les achats de yolettes.

Années 1980 à aujourd’hui : ces efforts sont récompensés

Ces décennies d'efforts et d'ouverture n’ont pas été vains : les résultats se font voir tant sur le plan sportif que dans le nombre de licenciés et de clubs.

En témoignent notamment les résultats olympiques de l’aviron français :

- JO d'Atlanta (1996) : 1 médaille d'argent et 3 médailles de bronze
- JO de Sydney (2000) : 2 titres olympiques et 1 médaille de bronze
- JO d’Athènes (2004) : 1 titre olympique et 1 médaille d’argent.